Actualité réseau / Actualité réseau
LP Bergès de St-Girons : « Non, ce lycée n’est pas abandonné ! »
Publié le 08/12/2022 dans Actualité réseau
Le 1er février, la mobilisation était générale, maires et élus de la Communauté de communes Couserans-Pyrénées, le président Jean-Noël Vigneau en tête, battant le parvis du lycée Aristide-Bergès.
Pour une journée d’opposition à la décision du rectorat de geler la filière gros-œuvre de l’établissement (« La Gazette » du 11 février). Une fronde à laquelle s’étaient associés des personnalités politiques départementales et plusieurs dirigeants d’entreprises du secteur parmi lesquels Olivier Bry, président de la FBTP 09, et Patrick Rouaix, directeur général de la SCOP Couserans Construction, premier employeur ariégeois dans le secteur de la maçonnerie. Une menace qui, après révision de sa position par le rectorat, a été levée pour une année… mais la vigilance reste de mise.

« Non, ce lycée n’est pas abandonné ! Je ne parle peut-être pas du lycée en tant que tel mais en général de tout établissement de moins de 200 élèves qui doit toujours se battre pour capter des élèves, permettre aux filières proposées de ne pas disparaître et, même, d’être renforcées et valorisées… Depuis que je viens ici, j’ai toujours rencontré des équipes pédagogiques, d’encadrement, des personnels très engagés pour la vie du lycée, les enseignements dispensés, le bien-être et la réussite scolaire de leurs élèves… mais aussi, parfois, en perte de vitesse car il est fatiguant de toujours être dans ce rush nécessaire pour attirer des élèves dans ces filières ». Au moment d’inaugurer les investissements importants consentis par la Région sur le lycée professionnel Bergès, à St-Girons,Kamel Chibli veut rassurer mais aussi alerter. Car pour le vice-président de la Région en charge de l’éducation, « Ce qui est râlant, c’est de devoir se remuer pour améliorer l’attractivité de l’établissement et des lycées saint-gironnais en général – chose dont nous avons parlé avec les élus couserannais, le recteur d’académie – car il est difficile d’avoir 3 établissements dans un tout petit périmètre, dans un très petit bassin de vie. C’est une richesse, mais c’est aussi, parfois, une difficulté, d’où l’importance de l’anticipation pour redevenir attractif… les filières le sont, mais le Couserans ne capte pas les élèves ! »
Elus VRP et lycéens ambassadeurs
Selon les données présentées lors du récent Conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN), qui a arrêté les chiffres de la rentrée 2022, le LP Bergès ne compte plus aujourd’hui que 125 élèves. L’effort de 4,4 M€ de la part de la Région, pour rénover de A à Z le service de restauration (cuisine et salle de repas), améliorer le confort thermique (isolation des toitures de l’internat et des salles de cours notamment), ravaler des façades et remettre en accessibilité le préau… est donc conséquent et s’apparente à une véritable logique d’aménagement du territoire. « Le cercle vertueux existe dans un écosystème très favorable et si la Région investit près de 5 M€ dans Aristide-Bergès c’est que l’on estime que cet établissement a un avenir et même un bel avenir, contrairement à ce qui peut parfois être dit, ajoute M. Chibli Il faut que nous fassions de cet enseignement une fierté très couserannaise. Car s’il est bien de manifester pour défendre les filières, c’est bien aussi d’aller chercher les élèves pour les faire venir, sachant que le taux de pénétration est très faible sur ce territoire et que l’on a des marges de manœuvre : il faut que nous allions les chercher ensemble. Cela doit payer car il n’y a pas d’établissement équivalent sur le territoire ».
Convaincre, séduire et recruter de futurs élèves sur des métiers qui continuent de souffrir d’un déficit d’image, une gageure ? «C’est le rôle de l’Education nationale et des collectivités d’aller recruter, insiste l’élu régional. Tout comme les lycéens déjà formés doivent être les ambassadeurs de leurs filières auprès des collégiens… et c’est toujours mieux quand des jeunes parlent aux jeunes». Pour autant, la Région jouera son rôle via la compétence « information des métiers » auprès des collégiens : « si nous n’allons pas les chercher en 3ème ou 4ème, si nous ne leur donnons pas l’information sur ce qui est fait au lycée Bergès, sur les conditions d’accueil dignes d’un cocon, sur un cadre de vie et d’apprentissage exceptionnel, les élèves ne viendront pas ! Et, à terme, les filières se videront jusqu’à être menacées de fermeture temporaire, voire définitive », alerte Kamel Chibli. Qui pointe toujours ce paradoxe d’un « taux de chômage ariégeois qui est le plus élevé d’Occitanie et, paradoxalement, posséder des filières qui recrutent, qui recherchent et ne trouvent pas de candidats ! »
Au sein de l’établissement, on imagine que les équipes de la proviseure Brigitte Cachard sauront mettre en avant les conditions d’enseignement nettement améliorées après cette séquence de travaux : « Le pari n’était pas simple car les entreprises ont dû travailler alors que le lycée était en activité, explique la chef d’établissement. On arrive à un formidable résultat car cet établissement mérite d’être reconnu, mis en avant comme les métiers porteurs auxquels il forme ». Résultat salué aussi bien par le maire de St-Girons Jean-Noël Vigneau, qui fut enseignant dans ces murs, que par la secrétaire générale de l’inspection académique Sylvie Clarac.
Rappelons ici que le LP Bergès propose des formations de type CAP (menuiserie et électricité) et de type bac : un bac pro Technicien d’études du bâtiment option études et économie ; un bac pro installateur en chauffage, climatisation et énergies renouvelables ; un bac pro aménagement et finition du bâtiment ; et un bac pro technicien du bâtiment – organisation et réalisation du gros œuvre. C’est cette dernière section qui était menacée de fermeture il y a un peu moins d’un an.
08/12/2022
Lire l'article, ici.
